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Des plantes dans mon thé !? – Partie 3 : le Ginseng

Un coup de fatigue ? Besoin d’énergie ? Dans la pharmacopée chinoise, le Ginseng est à la base de nombreux remèdes pour ses propriétés fortifiantes. Certains l’associent au thé. Voici comment.


Le Red Bull des plantes


Le ginseng est une plante vivace qui est surtout cultivée en Asie (Corée et Chine). C’est la racine de Ginseng qui est récupérée pour les préparations, ressemblant à une mandragore et une patate. Surtout connue pour ses effets fortifiants sur la fatigue physique et mentale, il existe des associations gustatives entre la poudre de Ginseng et le thé.


Les accords thé et Ginseng


1. Les oolongs peu oxydés sont souvent associés au Ginseng en Chine, en particulier les thés de type Tie Guan Yin. Le Ginseng va donner un goût sucré et réglissé (pas le bonbon Haribo !) au oolong vert qui est plutôt végétal et fleuri. La palette aromatique est riche et le ginseng n’est pas du tout écœurant.


2. Les thés verts et en particulier chinois s’accordent assez bien avec le Ginseng qui atténue l’amertume des thés les plus costauds. Le thé vert masque un peu le goût du Ginseng ce qui donne une tasse plus équilibrée.


3. Les Pu’Erh cuits et crus sont parfois associés au Ginseng. Pour les Pu’Erh cuits cela donne un goût sucré sans vraiment sentir les notes réglissées du Ginseng. Pour les Pu’Erh crus, cela donne un thé moins sauvage, ce qui peut être une première introduction au Pu’Erh cru parfois récalcitrant.


4. Les autres thés s’accordent difficilement avec le Ginseng. Le thé blanc n’atténue pas tellement le goût du Ginseng, les thés indiens et oolong oxydés sont trop aromatiques, les thés noirs sont étranges avec le Ginseng. Ne parlons même pas des Dancong et des Yanchas !


Le saviez-vous ?


Le Ginseng est souvent associé à ses propriétés fortifiantes mais qu’en est-il vraiment ?


Le Ginseng est une plante chargée en ginsénosides, une famille de molécules aux effets complexes et variés pour l’organisme. Au niveau moléculaire, les ginsénosides améliorent la signalisation cellulaire. Les cellules de notre organisme fonctionnent comme la poste.


La poste reçoit le courrier par les gens extérieurs : c’est le signal moléculaire. Le courrier va être traité et transité par différentes personnes : c’est la cascade de signalisation. Chaque étape de traitement du courrier va dépendre des étapes précédentes, une erreur et le courrier est perdu. A la fin du traitement du courrier, il sera adressé pour un but précis : une facture par exemple.


Ainsi dans la cellule, la réception de molécules entraîne l’activation précise de différentes molécules dans la cellule. L’activation se fait en cascade, chaque molécule dépendant des autres. A la fin, des molécules particulières appelées facteurs de transcription modulent l’activité de la cellule directement à son matériel génétique. Le résultat sera une modification de la fonction de la cellule : une multiplication des cellules par exemple.


C’est exactement ce qui semble se passer avec les ginsénosides car ils agissent sur les molécules de la signalisation des cellules pour stimuler l’angiogenèse, la formation de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de la vascularisation pré-existante. Mais ce n’est pas tout, ils permettent aussi d’enclencher la signalisation cellulaire pour produire de l’oxyde nitrique ou NO qui permet de dilater les vaisseaux sanguins. La formation de caillots par l’agrégation des plaquettes apparaîtrait diminuée avec une pression artérielle diminuée (1)


Le Ginseng permettrait ainsi d’améliorer la circulation sanguine. Ces résultats ont été très longtemps montrés sur les cultures de cellules et chez l’animal (rat et souris majoritairement) mais aussi dans des études cliniques chez l’Homme depuis 2010. (2)


Les ginsénosides agiraient aussi sur le système immunitaire en le stimulant à de nombreux niveaux : la production d’anticorps, la stimulation des cellules du système immunitaire inné (la première barrière de défense aux pathogènes) mais aussi acquis (la barrière de défense mise en place quand les premiers pathogènes n’ont pas été éliminés). Ces stimulations seraient liées à différentes molécules dont les cytokines et le NO qui modifient la signalisation cellulaire des cellules immunitaires. Pour le moment ces résultats ont été obtenus à partir des cultures de cellules immunitaires et de vaisseaux sanguins et chez l’animal (souris majoritairement) mais pas chez l’Homme. (3)


Le NO serait aussi au centre de la propagation des messages nerveux dans le cerveau et améliorerait certains troubles nerveux apparaissant par un manque de stimulation nerveuse comme Alzheimer ou les troubles dépressifs. Les traitements des troubles dépressifs par le ginseng, en particulier le Ginseng rouge coréen a beaucoup attiré l’attention en clinique. Il semble y avoir une atténuation des troubles post-dépression mais le nombre de patients pris en compte est relativement faible, inférieur à 200 personnes, et les situations sont très particulières (post-dépression, post-ménopause, études liées aux balances hormonales, etc) (4).


Le thé et le Ginseng : un potentiel cocktail détonnant.

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