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  • Photo du rédacteurM.D

Que sait-on des bienfaits du Kombucha ?

Marre des sodas et fan de thés ? Le kombucha est fait pour vous ! Cette boisson naturellement pétillante à base de thé fermenté commence à investir les rayons des supermarchés. Étant une boisson encore méconnue, certains sites de presse vantent de potentiels bénéfices pour la santé à l’image du thé. Mais qu’en est-il exactement ?


Le Kombucha est traditionnellement préparé à partir de thé noir, de sucre et de culture symbiotique de levures et de bactéries. La source de sucre permet la croissance des colonies de bactéries et de levures qui se caractérise par un film blanc de cellulose à la surface du kombucha avant filtration. Le type de colonies, la quantité de molécules que vont produire les colonies (acide acétique pour l’acidité par exemple), le type de sucre et la quantité de sucre utilisés vont directement impacter la boisson obtenue.


Les bactéries et les levures, si le processus de production est maîtrisé, ne sont pas dangereuses pour l’Homme. On retrouve par exemple dans les analyses de Kombucha des levures de boulanger (Saccharomyces cerevisiae) que l’on retrouve dans le pain, la bière, etc.


Retour dans le temps


Avant les années 2000, quelques études se sont intéressées aux bienfaits du Kombucha sur la santé. En 2000, Greenwalt et al. ont compilé quelques études sur le Kombucha utilisé pour traiter certaines pathologies. Une précédente publication des auteurs de la revue a montré que le kombucha a faible dosage (7g de thé par litre) aurait une action antibactérienne sur bactéries communes comme celles qui provoquent la salmonelle ou d’autres troubles digestifs. Une différence d’action entre le thé infusé et le kombucha a été souligné par Hesseltine et al. qui ont constatés que le Kombucha avait un potentiel antibactérien que le thé seul ne possédait pas. Ceci pourrait être lié aux produits de la femrentation bactérienne que l’on trouve uniquement dans le kombucha. En effet, Helicobacter Pilori, une bactérie responsable de maladies de l’estomac comme les ulcères, serait éliminée par l’acide acétique contenue dans le Kombucha pour 4,4g de thé infusé dans 1 L. Il n’a pas encore été déterminé si les polyphénols du thé jouent un rôle dans les effets du kombucha ou non.


Quelques informations santé sur le kombucha …


A ce jour, il existe plusieurs dizaines de publications sur les effets du Kombucha in vitro (culture de cellules) et in vivo chez la souris et le rat. Si l’on regroupe les travaux récapitulés dans la littérature scientifique, trois actions du kombucha semblent se répétés dans différents contextes (métabolisme du foie, pancréas, digestion, etc) : une action anti-inflammatoire in vivo, une action antioxydante in vivo et une action antibactérienne in vitro. Le mécanisme d’action du kombucha n’a pas été précisément décrit, il semblerait qu’il touche un spectre large d’enzyme et de protéines du métabolisme impliqués dans la régulation du cholestérol, du taux de sucre circulant dans le sang, du métabolisme des lipides, de la stimulation d’enzymes antioxydantes.

… Qui ne sont pas confirmées chez l’Homme


Malheureusement, il n’existe aucune étude répertoriée dans les bases de données de la littérature scientifique qui font état de recherche sur le kombucha chez l’Homme. Ainsi, les effets découverts sur la cellule et chez l’animal ne sont pas confirmés chez l’Homme. Il n’y a donc aucune preuve de l’efficacité du kombucha en pathologie humaine.


Cependant, compte tenu de la nature de la boisson (présence d’alcool, pH acide), il est important de considérer une éventuelle toxicité. Il existerait des cas d’acidose, d’hépatotoxicité, de problèmes digestifs (nausées, vomissements, etc) mais là encore, les données cliniques reportées ne permettent pas de comprendre les raisons. La préparation du kombucha (stérilité des ustensiles, ), l’acidité, le type de souches qui sont utilisées, la teneur en acide acétique et en alcool, tous ces paramètres peuvent altérer la qualité du kombucha et entraîner des risques.


Ne croyez donc pas tout ce qui est écrit dans la presse, il va falloir attendre quelques années avant d’avoir quelques suivis de patients solides pour obtenir des réponses plus solides.


 

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