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Le thé et les maux de tête, que se passe-t-il exactement ?

Dans les sociétés occidentales, nous subissons tous des maux de tête. Parmi les remèdes de grand-mère existant, le thé serait excellent pour calmer les migraines. Mais est-ce que c’est vraiment le cas ? Dans quelle mesure et chez qui ?


Quand la tête nous joue des tours


Les maux de tête désignent l’ensemble des douleurs localisées au niveau du cou et du cerveau. Ils peuvent survenir à cause de nombreuses pathologies (maux de dents, inflammation, etc) ou bien spontanément (pression intracrânienne localisée, problème de vascularisation cérébrale, etc). L’intensité des épisodes de maux de tête, leur fréquence et traitement sont définis dans une nomenclature qui va séparer les maladies en différentes catégories comme les migraines, les céphalées de tension et les céphalées en grappe.


La céféine : aïe aïe aïe !


La caféine, qui est une molécule très présente dans le café mais aussi le thé, continue de susciter de nombreux débats dans la communauté scientifique. En effet, la caféine est capable de se fixer à des récepteurs de l’adénosine qui sont responsables entre autres de la diminution de l’excitation neuronale. Cependant, la fixation de la caféine aura un effet antagoniste sur ces récepteurs, ce qui veut dire que la caféine va stimuler les capacités cérébrales (coordination des mouvements, réflexion, moins sommeil, etc).


Les problèmes de la caféine vont survenir lors de l’exposition répétée et intense à la molécule. L’hyperstimulation du système nerveux central et des modifications de la circulation sanguine cérébrale sembleraient générer des maux de tête. De plus, de nombreuses études cliniques sur les personnes qui en consomment trop ont démontré que ces personnes vont développer une dépendance physique proche de celui des amphétamines et de la cocaïne : elles seront accros à la caféine. Le fait de diminuer voir d’arrêter brutalement la caféine pourrait entraîner des maux de tête par le déblocage des récepteurs à adénosine et la dépendance physique.


Il est donc important de savoir si le thé génère ces effets négatifs ou non.


Dans le cas du thé, les choses sont floues


A ce jour, il existe très peu d’études ayant été réalisées sur le thé et les maux de tête. En 2004, une première étude ayant inclus 5758 personnes atteintes de maux de tête, migraines et autres formes de céphalées a constaté que les personnes souffrant de maux de tête consommaient régulièrement des aliments riches en caféine, dont du thé.


Si cela ne constitue pas une preuve directe que le thé déclenche des maux de tête, il n’est pas à exclure qu’il puisse en facilité l’apparition puisque l’étude ne s’est pas intéressée au régime alimentaire précis des personnes. Il est donc nécessaire d’étudier au cas par cas chaque aliment riche en caféine.


C’est ce qu’ont réalisé Tai et al. en 2018 sur 684 volontaires migraineux ou atteints de céphalées de tension. Les auteurs ont constaté que les patients atteints de migraine consommaient quotidiennement plutôt du chocolat (7,5%) et du café (19,9%) par rapport au thé (3,7%).


Là encore, cette étude ne permet pas d’écarter l’hypothèse que le thé puisse déclencher des migraines mais il serait moins susceptible de le faire par rapport au chocolat ou au café que l’on consomme massivement en France

 

Les effets du thé sur les maux de tête sont extrêmement flous. Si l’on sait que la caféine à forte dose pourrait provoquer des maux de tête et que son arrêt ou diminution entraînerait aussi des maux de tête, le thé serait moins susceptible de le faire que le café ou le chocolat par exemple. Trop peu d’études ont été réalisées pour en arriver à des conclusions, les mots d’ordre sont : prévention et prudence par rapport aux informations trouvées sur internet.

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